Nourrir la réflexion : l’avenir de l’investissement dans les protéines alternatives se joue au Canada
De nos jours, les Prairies canadiennes, champs de blé traditionnels qui constituent le « réservoir du Canada », semblent devoir laisser de l’espace à une autre culture : les légumineuses.
« Ces champs sont de moins en moins des réservoir de blé. Je dirais plutôt que c’est un pot à haricots or faitout, ou plutôt à un éventail plus large de produits », a déclaré Rory McAlpine, expert en agroalimentaire, lors d’un événement organisé par Investir au Canada dans le cadre de la conférence Future Food-Tech Alternative Proteins, qui s’est tenue récemment à New York.
La culture de blé n’a certes pas perdu de son importance, en particulier dans l’ouest du Canada, mais les légumineuses gagnent en ampleur et en importance. Comptant désormais des millions d’acres de terres cultivées au Canada, les légumineuses contribuent grandement aux revenus agricoles du pays. M. McAlpine, qui a occupé des postes à responsabilité dans le secteur agricole, tant dans le secteur privé que dans le secteur public au Canada, est bien placé pour connaître les répercussions économiques très positives de cette diversité et de l’intégration des légumineuses dans les cultures.
Les légumineuses – des graines sèches et comestibles qui incluent les haricots, les pois et les lentilles de la famille des légumes secs – sont une culture fondamentale pour l’industrie des protéines végétales, en pleine expansion. Le Canada est le premier exportateur au monde de légumineuses, qui constituent la base de l’alimentation de demain, saine, délicieuse et produite de manière durable.
Comment le Canada a conquis 39 % du marché mondial des légumineuses
« L’ajout de légumineuses a généré un réel avantage sur le plan de la durabilité », a déclaré M. McAlpine, soulignant la résistance de ces produits au changement climatique. Il a également expliqué comment les légumineuses améliorent la séquestration du carbone : « En ce qui concerne le changement climatique en particulier, de nouvelles données très intéressantes permettent de mesurer, sur la base d’une analyse du cycle de vie, la séquestration du carbone par des cultures de légumineuses spécifiques au Canada. »
« Ce travail, plutôt impressionnant, a été en fait accompli par Pulse Canada, qui calcule un bilan carbone négatif associé aux principales cultures de légumineuses au Canada et l’assimile au nombre de millions de voitures retirées de la circulation. Ce calcul est basé sur des données concrètes – des données de production réelles provenant d’exploitations agricoles spécifiques pour divers produits au Canada. »
Atouts du Canada en matière de main-d’œuvre
Les bonnes récoltes sont essentielles à la prospérité de l’industrie et à la durabilité de l’environnement, mais les perspectives d’agriculture à valeur ajoutée reposent sur un élément encore plus important. « À bien des égards, la question qui se pose ici est de savoir quels sont les ingrédients essentiels pour l’avenir », a déclaré M. McAlpine. « Eh bien, l’ingrédient le plus important, ce sont les personnes. La main-d’œuvre, ce bassin de talents issu de la tradition agroalimentaire, de la science et de l’innovation, est d’une importance capitale ».
« Ce qu’il faut retenir dans ce contexte, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de personnes hautement qualifiées », a déclaré M. McAlpine. « Il s’agit également de main-d’œuvre semi-qualifiée et peu qualifiée. Lorsqu’on adopte une approche fondée sur la chaîne de valeur et qu’on a besoin de main-d’œuvre dans toutes les étapes, les trois niveaux de qualification sont nécessaires ».
Outre son système éducatif classé par l’OCDE comme le meilleur au monde sur le plan de l’enseignement supérieur, le Canada affiche également la plus forte croissance démographique parmi les pays du G7. « Un million de nouveaux Canadiens en un an », a ajouté M. McAlpine. « Le taux d’immigration est, franchement, extraordinaire.... Il ne fait aucun doute que le Canada séduit les talents du monde entier ».
Des objectifs audacieux pour un avenir prometteur
Le Canada aura besoin d’une main-d’œuvre qualifiée pour atteindre son objectif ambitieux en matière de croissance du secteur des protéines alternatives, celui d’assurer 10 % de la production mondiale d’aliments d’origine végétale d’ici 2035. À ce sujet, Mme Broten a demandé à M. McAlpine ce que l’écosystème canadien de la recherche, de l’innovation, de la commercialisation et du financement des capitaux fait pour rendre cela possible.
« Pour moi, la première chose est la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble », a répondu M. McAlpine. « L’expertise et les compétences en matière de ressources, si l'on peut dire . Et cela va de la sélection végétale à la culture – l’exploitation des cultures végétales – en passant par les technologies liées à la transformation primaire, jusqu’à la fabrication et la formulation des aliments, pour arriver enfin à la fabrication et à la commercialisation des aliments. Le Canada figure depuis très longtemps dans ce secteur en tant qu’important exportateur net de denrées alimentaires au niveau mondial ».
Qui investit? Qui d’autre devrait investir?
À titre d’exemple, on peut citer Roquette, une entreprise française qui s’est implantée au Canada et a construit la plus grande usine de transformation de petits pois au monde, dans le Manitoba. Comme l’a souligné M. McAlpine, « ils ont vu quelque chose que, je l’espère, tout le monde peut maintenant voir : des possibilités concrètes ».
Le moment est idéal pour exploiter le passé agricole du Canada, ce passé qui a contribué à créer la solide chaîne d’approvisionnement et l’écosystème d’innovation incomparable que nous connaissons aujourd’hui.
Pour en savoir plus sur les possibilités qu’offrent les protéines alternatives du Canada, veuillez contacter Investir au Canada.