Les chiffres liés aux IDE du T2 au Canada et les incidences économiques de la COVID-19
Statistique Canada a publié plus tôt aujourd’hui son rapport sur les investissements directs étrangers (IDE) pour le deuxième trimestre (T2) de 2020. L’entrée d’IDE pour la période est de 10,8 G$ CA.
Les résultats au T2 de 2020 font état d’une baisse de 46,9 % par rapport à la même période en 2019, pour laquelle l’entrée atteignait 20,3 G$. Comparativement au T1 de 2020, la baisse au T2 s’établit à 13,8 %.
Quels effets la COVID-19 continuera-t-elle d'avoir sur l'investissement au Canada?
Il est important de noter que les effets négatifs de la COVID-19 sur l’IDE étaient encore peu appréciables au Canada au T1 (janvier à mars, inclusivement), lequel a enregistré une légère augmentation de la rentrée d’IDE, soit 0,5 % par rapport au T1 de 2019.
Le ralentissement économique causé par la pandémie de COVID-19 est plus marqué au T2 que dans les chiffres de début d’année, étant donné que les effets de la crise économique mondiale sont pris en compte dans les données de la période de trois mois allant d’avril à juin.
Nous ne sommes pas les seuls à constater une baisse des IDE. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a prédit en juin dernier une diminution de 40 % des flux d’IDE à l’échelle mondiale en 2020 et une baisse additionnelle de 5 à 10 % en 2021, ce qui représenterait les niveaux les plus faibles des 20 dernières années. Selon des données publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les flux d’IDE devraient chuter de plus de 30 %, même si nous retenons le scénario le plus optimiste.
Au deuxième trimestre, nous constatons que les investisseurs internationaux continuent de faire le genre d’investissements qui génèrent emplois et prospérité au Canada, mais la pandémie, sans surprise, a considérablement ralenti les flux d’IDE partout au monde, et notamment l’investissement direct étranger au Canada.
Types précis d'investissements directs étrangers au Canada au T2
Si nous nous penchons plus en détail sur les chiffres et que nous analysons les types précis d’investissements directs étrangers pour le T2 de 2020 comparativement à la même période l’an dernier, voici ce qui ressort.
En proportion des flux nets totaux pour le trimestre, les Fusions et acquisitions représentent, à 82,7 %, la plus grande part des IDE par type d’investissement, suivis des Bénéfices réinvestis (13,9 %) et des Autres flux (3,3 %). Même si tous ces types d’investissement ont connu des baisses significatives par rapport aux montants en dollars du T2 de 2019, les Fusions et acquisitions ont enregistré une croissance de 57,4 % en proportion des flux nets du T2 de 2020 (ce type d’investissement représentait 52,6 % des flux nets au T2 de 2019).
Si nous examinons maintenant les pays d’origine des investissements, sur une base individuelle par pays, les États-Unis restent le principal contributeur au chapitre des IDE avec 2,3 G$ des flux nets d’IDE, suivi des Pays-Bas (1,5 G$), du Royaume-Uni (0,8 G$), de Hong Kong (0,2 G$) et du Brésil (0,2 G$). Ces cinq pays, dont les investissements totalisent 5,0 G$, constituent 46,3 % des entrées d’IDE totales.
(Il convient de noter que Statistique Canada indique que « les flux d’IDE reflètent le dernier pays où se trouvait l’investissement avant d’entrer au Canada. » dans sa présentation des données du pays source).
Si nous analysons le changement entre les pays d’origine entre le T2 de 2019 et celui de 2020, c’est du côté de l’Allemagne qu’on note la plus importante croissance (une augmentation de 92,3 %, ou 0,036 G$, par rapport au T2 de 2019). Les États-Unis, plus grand contributeur au chapitre des IDE au Canada, a quant à lui enregistré une baisse de 86,9 %, ou 15,4 G$, comparativement au T2 de 2019.
Investissement étranger par secteur
Comme le démontrent les résultats du T2, avec des IDE de 10,8 G$ pour la période, soit une diminution de 15,5 % par rapport au flux trimestriel moyen d’IDE de 12,8 G$ dans les dix dernières années, le niveau d’IDE demeure élevé au Canada, même pendant cette pandémie. Cette activité est le reflet d’investissements directs étrangers qui se font aux quatre coins du pays, dans toutes sortes d’entreprises et dans divers secteurs.
Pour le T2 de 2020, les trois secteurs de l’économie où les investissements globaux sont les plus élevés au Canada sont Autres industries, celles qui ne sont pas déclarées individuellement par Statistique Canada (88,2 %), Commerce et transport (10,2 %) et Finances et assurances (5,9 %).
De plus, la Gestion des sociétés et d’entreprises a notamment contribué à hauteur de 5,0 %. Les secteurs de l'Énergie, des Mines et de l'Industrie manufacturière ont toutefois enregistré des flux combinés de -998,0 millions de dollars au cours du trimestre.
Si l'on examine de plus près les changements intervenus entre le T2 2019 et le T2 2020, les Autres industries et la Gestion des sociétés et d’entreprises ont connu des augmentations positives (respectivement 7,4 milliards et 3,5 milliards de dollars), tandis que les autres industries ont enregistré une baisse de 20,5 milliards de dollars.
Le Canada conserve toute sa résilience
Malgré la réalité difficile que nous connaissons aujourd’hui – après la parution des résultats du T1, j’avais avancé que la situation allait probablement empirer avant de s’améliorer –, je demeure d’avis que le Canada est bien préparé pour une transition économique forte et résiliente qui incitera les investisseurs internationaux à choisir ce pays pour ses avantages commerciaux, et ce, plus rapidement et de façon plus marquée que ce à quoi s’attendent de nombreux observateurs.
Cette confiance que j’ai en la résilience du Canada ne découle pas seulement de notre capacité de réaction et de notre proposition de valeur très attirante, mais également de l’expérience passée.
Le Canada s'en est bien tiré au chapitre de la croissance des IDE après de graves crises financières
Il est pertinent de rappeler qu’au Canada, la reprise des IDE a été particulièrement rapide après les trois dernières crises : la récession de 1990-1992, le ralentissement économique découlant de la pandémie de SRAS de 2002-2004 et la Grande Récession de 2008-2009.
Chaque fois, les IDE ont connu deux années consécutives de croissance accélérée après avoir atteint leur plus bas niveau. Dans deux de ces trois crises, il a fallu moins de deux ans aux IDE pour renouer avec la croissance d’avant la crise.
De plus, après la crise financière de 2008-2009, le Canada a aussi démontré une résilience remarquable sur le plan de la croissance des IDE entrants, dépassant le taux moyen de l’OCDE pendant quatre années consécutives.
C’est ce genre de résilience qui fait que le retour à la vigueur économique du Canada prend appui sur l’histoire, et non seulement sur l’espoir. Les données historiques comme celles-ci aident les investisseurs étrangers à conclure que le Canada est le bon choix, dans un monde qui compose avec une nouvelle réalité sous le signe de l’incertitude continue.
(Pour obtenir une analyse poussée de la reprise canadienne après les dernières crises économiques, veuillez lire le billet de blogue d’Investir au Canada intitulé Le Canada : Un investissement stable et concurrentiel en période de récession.)
L'entrée d'IDE au Canada peut atténuer les dommages économiques causés par la COVID-19
Alors que le pays tente de sortir du marasme économique provoqué par la COVID-19, les investissements directs étrangers continuent d’être une des clés de la reprise économique au Canada. Il continuera d’être primordial de maintenir les emplois des Canadiens, d’aider les entreprises au pays à poursuivre dans la croissance et l’innovation, et de s’assurer que les collectivités prospèrent.
Les entreprises internationales doivent faire croître leurs affaires tout en minimisant leurs risques, et c’est pourquoi les investisseurs étrangers continueront de se tourner vers le Canada, qui combine extraordinaires occasions et grande stabilité.
Les investisseurs mondiaux constatent la résilience du Canada, alors que notre économie émergera du ralentissement actuel et renouera avec la croissance.
Ils estiment notamment la souplesse du Canada, avec ses programmes offrant un soutien rapide et fort aux activités commerciales.
Et nous pouvons affirmer sans hésiter que les investisseurs étrangers comprennent l’occasion unique que représente le Canada, avec sa gamme variée d’atouts qui peuvent conjuguer la croissance au présent et au futur.
Si nous pouvons affirmer avec certitude que le Canada viendra à bout de la crise économique causée par la pandémie, il est également assuré que les investissements directs étrangers demeureront un pilier pour l’avenir économique du pays et pour la prospérité à long terme de tous les Canadiens.
Vous êtes un investisseur étranger et vous souhaitez profiter de tout ce que le Canada peut vous offrir? Consultez le site investircanada.ca et communiquez ensuite avec un conseiller d’Investir au Canada afin d’obtenir de l’aide pour établir ou élargir vos activités mondiales au Canada.