Le Canada : Un investissement stable et concurrentiel en période de récession
Lors de récessions passées, le Canada a toujours été, pour les investisseurs étrangers, une destination attrayante sur le plan de la stabilité et de la compétitivité des investissements. Le marché canadien a non seulement repris de la vigueur dès la fin de la récession de 1990-1992 et de la crise financière de 2008-2009, affichant une croissance positive des entrées en matière d’investissements directs étrangers (IDE), il a également été le seul pays du G7 à afficher une croissance continue après ces deux périodes de ralentissement économique.
Un examen des IDE au Canada et de la reprise économique suivant les crises passées révèle que le Canada est bien préparé à une reprise après la COVID-19. Pourquoi? Examinons cela de plus près.
Efforts de redressement de l’économie au Canada
Comme l’a souligné Ian McKay, PDG d’Investir au Canada, dans un récent article de blogue, du point de vue du secteur de la bourse et du placement, les mesures prises par le Canada en cette période de pandémie sont parmi les mesures les plus efficaces dans le monde. À titre de comparaison, le plan de relance du Canada attribuable à la présente pandémie est beaucoup plus important (9,8 % du PIB) que le plan d’action économique (PAE) mis en œuvre à la suite de la crise financière de 2008-2009 (3,9 % du PIB). Néanmoins, l’observation du passé peut nous en apprendre beaucoup sur la possible voie de reprise suivant la COVID-19.
En plein cœur de la crise financière, le redressement du PIB est survenu dans les six mois suivant la mise en œuvre du PAE en janvier 2009, avec une croissance de 0,9 % du PIB réel au troisième trimestre de 2009 et une croissance de 5,0 % du PIB réel au quatrième trimestre de 2009 après trois trimestres consécutifs de baisse. Ce redressement du PIB (et celui qui a suivi en 2010) était en partie attribuable au fait que le Canada entrait en récession avec le ratio dette-PIB le plus bas parmi les pays du G7 et, par conséquent, une situation budgétaire assez solide pour soutenir l’économie sans avoir à compter sur des hausses de l’impôt; sans oublier les importantes mesures budgétaires du PAE. En raison de la mise en œuvre du PAE, le gouvernement a engagé une somme considérable de l’argent des contribuables en investissement dans les infrastructures (25,96 % du PAE), en création d’emplois et en allégement fiscal (21,44 %) et en soutien aux activités industrielles (19,76 %).
Au cours de la crise financière, le Canada a également affiché la baisse du PIB réel la moins importante parmi les pays du G7, ce qui a démontré la capacité du pays à gérer la crise. Comme on pouvait s’y attendre, dans le cadre de l’évaluation des conséquences possibles de la COVID-19 sur l’économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit cette année une baisse de 6,2 % du PIB réel au Canada, soit le troisième plus faible recul du PIB des pays du G7 (le Japon et les États-Unis étant respectivement premier et deuxième). (Remarque : Le FMI publiera le 24 juin une mise à jour des prévisions dans les Perspectives de l’économie mondiale.)
Par ailleurs, l’analyse du redressement rapide du PIB et du stock des IDE (le total du cumul des IDE à un moment donné) au Canada après la pandémie de SRAS de 2002-2004 et la crise financière de 2008-2009, deux variables qui présentent de fortes corrélations (expliquées plus en détail dans la prochaine rubrique), fait ressortir clairement deux facteurs :
- les dépenses budgétaires engagées par le Canada en cette période de pandémie seront déterminantes à la stimulation de la reprise de l’économie et des IDE et, possiblement dans une mesure plus importante qu’au cours de la précédente crise financière,
- la reprise de l’économie prévue au Canada grâce au redressement du PIB sera probablement suivie d’une croissance des IDE, surtout depuis la hausse de l’apport des IDE à l’économie canadienne.
Jetons un coup d’œil aux données historiques qui montrent la capacité du Canada à rebondir après une crise.
Résilience historique du Canada
La résilience s’entend de « la capacité à surmonter rapidement les difficultés ». Et il ne fait pas de doute que le Canada a rapidement surmonté les dernières crises en ce qui a trait aux IDE et à l’économie.
Le stock d’IDE du Canada a connu une croissance annuelle positive pour l’ensemble de la période 1987 à 2018. Au cours des précédents ralentissements économiques, la croissance du stock d’IDE a décéléré, mais elle a repris assez rapidement. Au début de la récession des années 1990, cette croissance a ralenti pour atteindre 1,98 % en 1992, mais elle a repris en 1993 pour finalement surpasser, en 1994, la croissance d’avant la crise (9,26 %). Durant la pandémie de SRAS, la croissance du stock d’IDE s’est comportée de la même façon, affichant une croissance accélérée un an après la pandémie pour ensuite afficher, en 2006, une croissance supérieure à celle d’avant la crise (9,89 %). Par contre, le stock d’IDE a pris trois ans après la crise financière de 2008-2009 pour atteindre un point de croissance accélérée. Dans un même ordre d’idée, les IDE dans l’ensemble du pays ont repris dans un délai relativement court, le stock d’IDE affichant de nouveau une croissance accélérée un an à trois ans suivant la fin de chacune des crises précédentes. Les investisseurs étrangers peuvent être assurés que les IDE au Canada ont continué à faire preuve de résilience suivant les précédents ralentissements économiques.
Fait intéressant, le PIB canadien, mesure clé de la vitalité économique au Canada, a repris encore plus rapidement que les IDE après la pandémie de SRAS et la crise financière. Après une baisse annuelle de 1,36 % de la croissance du PIB en 2003, le PIB est passé à une croissance de 3,30 % la dernière année de la pandémie du SRAS (2004), croissance plus élevée que celle affichée avant la crise en 2001 (1,62 %). De même, après une diminution de près de 4 points de pourcentage en 2009, la croissance du PIB est passée à 3,51 % un an après la crise financière (2010). Encore une fois, cette croissance a été supérieure à celle de 2017, soit avant la crise (1,99 %). Dans les deux situations, la croissance du PIB a repris rapidement après la crise pour finalement surpasser la croissance précédant la crise, ce qui souligne la résilience de l’économie canadienne durant une crise.
Figure 1
L’un des facteurs que les investisseurs internationaux potentiels doivent également prendre en compte est l’apport croissant des IDE à l’économie canadienne, qui n’a pas ralenti durant les crises précédentes. L’apport des IDE au PIB du Canada (stock d’IDE en % du PIB) a augmenté durant la pandémie du SRAS et la crise financière (à l’exception de 2004), et cet apport a été en hausse continue. Par exemple, alors que l’apport des IDE à l’économie s’était établi à 31,82 % en 2007, l’apport des IDE au PIB poursuivant sa tendance haussière, ce taux est passé à 45,21 % en 2018, tel qu’il est indiqué à la figure 1.
Cette aide accrue de l’économie canadienne dresse un portrait encourageant du Canada comme destination pour les investissements. En outre, il n’est pas étonnant que la reprise de la croissance des IDE soit survenue après celle du PIB à la suite d’une crise. Ce constat soutient la position du Canada comme pays ayant fait preuve de résilience (reprise rapide) sur le plan de la croissance économique et des IDE suivant une crise, les IDE étant certainement un élément essentiel à la reprise économique.
Comparaison entre le Canada et les autres pays du G7
Si l’on compare le Canada avec ses pairs du G7, une analyse approfondie des entrées en matière d’IDE établies par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique que la proposition de valeur du Canada en matière d’IDE en fait une destination attrayante sur le plan de la stabilité et, par conséquent, de la compétitivité pour les investissements étrangers en période de crise.
Après la récession des années 1990, le Canada a été le seul pays du G7 à avoir connu huit années de hausses consécutives des entrées en matière d’IDE. Après la crise financière, le Canada a été le seul pays du G7 à avoir connu quatre années de hausses consécutives des entrées en matière d’IDE. Alors que d’autres pays ont dû faire face à des baisses des IDE par suite de récessions historiques, le Canada a su attirer davantage d’IDE, ce qui démontre aux investisseurs étrangers que le marché canadien est relativement plus sûr et stable en périodes de crise économique que les marchés d’autres économies avancées. Les figures 2 et 3 présentent un aperçu détaillé des entrées en matière d’IDE parmi les pays du G7.
Figure 2
Figure 3
Qu’est-ce qui attend le Canada
La CNUCED a prédit une baisse de 30 à 40 % des IDE à l’échelle mondiale cette année. En fait, Statistique Canada a récemment publié ses résultats du premier trimestre sur les entrées en matière d’IDE au Canada, et les résultats surpassent de 5 % ceux du premier trimestre de 2019. Même si toute la portée de la COVID-19 ne se fait pas encore ressentir, nous prévoyons une baisse des IDE au deuxième trimestre de 2020. Pour obtenir une analyse de ces résultats, veuillez consulter notre récent article de blogue intitulé « Chiffres sur les IDE au Canada : 3 questions, 3 perspectives ». Les IDE au Canada ont néanmoins constamment fait preuve de résilience en surmontant rapidement les crises passées. Cette affirmation est corroborée par la capacité des IDE à soutenir de manière continue l’économie canadienne, comme l’indique la hausse de l’apport des IDE au PIB du Canada en période de crise, la corrélation entre l’économie canadienne et la reprise des IDE et la proposition de valeur du Canada en matière d’IDE qui en fait une destination attrayante sur le plan de la compétitivité, de la résilience et de la stabilité pour les investissements étrangers.
Les IDE au Canada sont en bonne position pour une reprise après la pandémie de COVID-19 et, par conséquent, le pays demeure une destination de choix pour les investisseurs du monde entier.
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