Canada : une étincelle pour l’industrie des batteries et des véhicules électriques
Le potentiel du Canada à devenir le chef de file mondial dans l’industrie des batteries et des véhicules électriques suscite un enthousiasme palpable parmi les décideurs de l’économie mondiale. Et pour de bonnes raisons – il s’agit du seul pays de l’hémisphère occidental qui possède tous les minéraux nécessaires à la construction d’une chaîne d’approvisionnement de batteries de bout en bout.
Au Toronto Global Forum de cette année, Investir au Canada a réuni des chefs de file de l’industrie afin de discuter des défis et des occasions que le Canada rencontre dans l’électrification du secteur des transports. Présenté par Investir au Canada, la table ronde était composée de Emmanuelle Toussaint, vice-présidente, Affaires juridiques, réglementaires et publiques et Communications externes, Groupe Volvo; Paul Soubry, président-directeur général, New Flyer Industries; Frederick Morency, vice-président, Services, Schneider Electric Canada; et David Paterson, vice-président, Affaires générales et environnementales, General Motors du Canada. Nino Di Cara, fondateur et président, Electric Autonomy Canada, a joué le rôle de modérateur.
À mesure que les intervenants ont exposé leur point de vue sur cette possibilité pour notre pays, ils ont clairement indiqué que le Canada est en position unique pour devenir un pôle mondial de batteries et de véhicules électriques. En plus d’une industrie automobile considérable, il est également doté de gisements riches de plus de 60 minéraux et métaux, y compris les minéraux clés nécessaires à la production de batteries, notamment le lithium, le nickel, le cobalt, le graphite et le manganèse.
L’écosystème fait la différence pour les véhicules électriques et les batteries
Toutefois, la géographie ne suffit pas toujours pour stimuler une industrie. M. Morency de Schneider Electric Canada, un spécialiste mondial de la gestion de l’énergie et de l’automatisation, a souligné le vaste réseau électrique interconnecté du Canada, sa solide chaîne d’approvisionnement interne et son expertise de premier plan à l’échelle mondiale. « C’est l’écosystème qui fait la différence », a expliqué M. Morency.
Dans les marchés concurrentiels d’aujourd’hui, les pays ont besoin de plus que d’actifs physiques et de ressources naturelles pour se démarquer. Heureusement, les intervenants, qui viennent tous de différentes parties de la chaîne de valeur, n’ont pas tardé à faire l’éloge de la main-d’œuvre hautement qualifiée du Canada, l’héritage d’un système d’éducation de classe mondiale qui a démontré une remarquable capacité à s’adapter aux nouvelles attentes du marché. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi son entreprise a maintenu des activités importantes au Canada, y compris son siège social à Winnipeg, Paul Soubry, PDG de New Flyer, a souligné l’importance de la main-d’œuvre canadienne : « Nous avons la chance d’avoir l’expertise, les compétences – matériel, logiciel, conception – tous ces éléments qui sont disponibles au Canada. On fait tous les trucs intellos au Canada. »
Le changement ne fera que s’accélérer dans l’industrie des transports. Mme Toussaint a déjà expliqué que le Groupe Volvo a lancé une nouvelle entité – Volvo Energy – consacrée à l’accélération de l’électrification des véhicules, en mettant l’accent sur le cycle de vie des batteries et l’infrastructure des véhicules électriques. M. Soubry prédit qu’en 2040, aucun des autobus de transport en commun à moteur à combustion que sa société fabrique actuellement ne sera sur la route.
Un monde d’occasions pour les travailleurs et les investisseurs au Canada
Les intervenants ont également illustré comment les développements dans l’industrie des véhicules électriques peuvent créer de nouvelles occasions pour les travailleurs. Qu’il s’agisse de chauffeurs, de mécaniciens, de développeurs de logiciels ou d’ingénieurs du transport en commun, le recyclage de la main-d’œuvre nécessitera des efforts et une coopération considérables de la part des investisseurs privés, des institutions éducatives et des gouvernements.
En plus d’accroître la main-d’œuvre du Canada, des investissements massifs seront nécessaires pour garantir un approvisionnement énergétique stable, mettre sur pied un vaste réseau de stations-service et accroître la taille du marché canadien des véhicules électriques. La tâche à accomplir peut sembler intimidante. Toutefois, les forces du gouvernement, des entreprises et de la société civile sont harmonisées sur cet objectif.
Le Canada bénéficie de l’accès au marché automobile le plus lucratif au monde. Comme le fait remarquer M. Paterson de GM Canada, « Lorsque vous venez investir au Canada, dans le cadre de ce marché nord-américain, vous avez le plus grand et le plus riche marché au monde. » GM, qui est présent au Canada depuis l’époque de la voiture tirée par des chevaux, est particulièrement bien placé pour évaluer les tendances du marché nord-américain. L’entreprise exporte environ 90 % des véhicules qu’elle fabrique au Canada, achetant ainsi plus de 3 milliards de dollars en pièces et fournitures fabriquées au Canada. Grâce à ce genre de chiffres, il est facile de comprendre pourquoi les investisseurs et les entreprises se précipitent pour entrer au rez-de-chaussée à mesure que l’écosystème canadien des véhicules électriques se développe.
Et pour ce qui est des véhicules de tourisme, M. Paterson affirme que : « le saint Graal du secteur automobile pour l’électrification est de prendre une batterie, de réduire le coût de moitié, et de doubler la capacité. Vous faites ça, vous gagnez - vous obtenez beaucoup de clients, et tout le monde sera heureux. »
Au Canada, cette quête est déjà commencée.